Titre VF et VO : The City & The City
Auteur : China Miéville
Edition : Fleuve Noir (2011)
Genre : Polar, SF (??)
Quatrième de couverture :
Les habitants de Beszel et d’UI Qoma, villes doubles partageant un même territoire, ont interdiction absolue d’entrer en contact avec leurs voisins.
La moindre infraction à cette règle déclenche l’intervention de la Rupture, une force de police secrète dont tous redoutent l’efficacité impitoyable. Quand le cadavre d’une inconnue est découvert dans un terrain vague de Bessel, l’inspecteur Tyador Borlù comprend vite que ses ennuis ne font que commencer. Non seulement la jeune femme, étudiante en archéologie, a été tuée à UI Qoma, mais ses recherches inquiétaient jusqu’aux plus hautes sphères.
Et menaçaient de mettre en danger l’équilibre précaire entre les deux villes…
Mon avis :
Il y a quelques mois, je faisais la connaissance de China Miéville avec son roman jeunesse Lombres. Séduite par les idées créatives de l’auteur, j’ai voulu savoir si le courant passerait aussi bien avec ses romans destinés aux adultes et nottamment The City & The City fraichement publié.
The City & The City est de somme un polar assez classique dans sa construction et son intrigue. Cependant, le contexte dans lequel évolue l’enquête est très inventif et je tire mon chapeau bien bas à l’auteur pour cette merveilleuse trouvaille. Je vais tenter de vous en expliquer les fondements mais mes explications ne seront pas suffisantes pour vous permettre de comprendre à quel point l’idée est bonne. Comme il est l’écrit sur la quatrième de couverture, les contacts entre Beszel et Ulqoma sont strictement interdit malgré le fait que les deux villes partagent le même territoire. N’allez pas croire qu’un mur délimite les deux villes. C’est beaucoup plus compliqué que cela. Vous pouvez habiter dans un immeuble à Beszel, mettons que l’immeuble d’en face ainsi que le trottoir est à Ulqoma. De ce fait, il vous est interdit de regarder l’immeuble, d’entendre les bruits en face et de lancer quelque chose. Sinon, il y a Rupture et vous pourriez avoir de gros ennuis. Cet aspect du roman fait qu’il est impossible de le lire uniquement pour se changer les idées. Vous pourriez louper une information importante. ^^
China Miéville n’a pas non plus oublier de dresser un très bon portrait des deux villes. Beszel est une ville qui eut par le passé une activité économique en bonne santé et qui peine depuis quelques temps. Ul Qoma est en plein essor pour sa part. Je n’ai pas vraiment trouvé d’équivalent réel à cette dernière mais Beszel m’a beaucoup fait penser à une ville hongroise de par sa localité et surtout de par sa langue.
Bref, si lors des premières pages, j’ai pensé à Lombres (qui dans le roman éponyme est une autre Londres où s’entassent les déchets de la première), j’ai vite constaté que l’auteur allait beaucoup plus loin ici.
Vous avez peut-être remarqué que j’ai mis un ? à côté de SF dans le genre de ce livre. J’avoue ne pas trop savoir quoi mettre. Pour moi, il n’y a rien de merveilleux ou de fantastique. Cette situation pourrait très bien arriver dans notre monde. Enfin, je connais beaucoup moins la SF que la fantasy donc si quelqu’un pouvait m’éclairer ma lanterne … Pour moi, The City & The City est surtout un polar.
En parlant de polar, il est assez classique, dans le mesure où l’histoire est très centré sur l’avancement de l’enquête sur le meurtre de la jeune étudiante. On suit l’inspecteur Borlu dans son enquête, ses suspicions, ses conclusions …
D’ailleurs, si le contexte a apporté un énorme point positif à ma lecture, j’ai quelques réserves sur l’aspect polar. D’abord, je n’ai pas vraiment ressenti une envie forte de connaitre la suite, il y a du suspense mais rien de bien extravagant. Mais surtout, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. J’étais avec eux mais rien de plus. Je pense que c’est parce que nous ne connaissons pas vraiment Borlu, on sait juste qu’il vit seul, a des amantes et travaille beaucoup. Au final, j’ai bien dû mal à faire un portrait de notre narrateur. Je pense que ces reproches sont la raison qui fait que The City & The City est pour moi une lecture très agréable mais pas inoubliables.
Je finirai par dire un mot sur l’excellent travail de la traductrice qui a dû inventer des mots pour décrire ce que voulait dire l’auteur. Je citerai les mots « éviser » (unsee en VO) et « brutopiquement ». Pour connaitre la signification de ces mots, vous savez ce qu’il vous reste à faire. 😉
D’autres avis :
Depuis le temps que je me dis que je dois lire du Mieville, il va peut être falloir que je me bouge. En tout cas ton avis donne vraiment envie de découvrir ce livre.
Je te rejoins complètement sur ton avis. J’ai été très impressionnée par le monde créé mais je n’ai pas trouvé l’enquête transcendante non plus.